Le brouillard et l'éventail

Schulz Président!

Bonjour à tous,

La campagne européenne n’a pas mobilisé les foules.

Plusieurs effets se sont combinés : un désintérêt profond pour la politique, une méconnaissance totale des institutions européennes, une attitude inacceptable des grandes chaines publiques qui n’ont pas daigné diffuser les vrais débats opposant les candidats à la présidence de la commission, les politiques français pour qui les élections européennes sont juste une possibilité pour passer leurs éléments de langage nationaux qui n’intéressent plus personne.

Un autre sujet sera à régler lors des prochaines élections européennes : est il logique que pour une élection qui concerne 28 pays, des listes purement locales aient la possibilité de se présenter ? La condition minimale devrait être de présenter des candidats dans plusieurs pays. A quoi sert de voter pour des représentants qui ne seront pas élus et si par miracle, ils le sont, seront tout seuls ?

Reprenons quelques unes de ces raisons.

Du désintérêt…

Beaucoup de nos concitoyens ne croient plus en la politique. Elections après élections, Ils ne voient pas les choses changer en mieux. Alors pourquoi ne pas balancer le système en ne votant pas ou en votant Front National ? Après tout, c’est compréhensible mais jusqu’à un certain point. Si l’on trouve que l’Europe marche mal, et bien il faut la changer et pas la casser encore plus. Votez Front National, ce serait comme vouloir changer un pneu crevé en crevant les trois autres et en cassant le pare-brise. Quel intérêt ? De même, ne pas allez voter apporte quoi ? Voter ne garantie pas le changement, mais ne pas voter c’est être sur d’aucun changement !

De la méconnaissance…

Le quart des français qui vivent des exportations ont-ils conscience que c’est l’Union Européenne qui s’occupe du commerce international ? Les consommateurs que nous sommes ont-ils conscience que c’est l’Europe qui finance la politique agricole et qui peut protéger ou non nos productions locales ? Les demandeurs d’emploi savent ils que c’est l’Europe qui finance une part significative de tous les efforts qui sont fait en matière de formation ? Les salariés de l’automobile savent ils qu’au plus fort de la crise, c’est la Banque Européenne d’Investissement par un effort exceptionnel de 9 milliards d’euros qui a réussi à sauver une part importante de la sous-traitance ? Et les exemples concrets sont légions… Et l’euro ? Se rappelle t’on les conséquences de chaque dévaluation du franc pour le pouvoir d’achat des français de l’époque ?

L’Union Européenne compte et la nouveauté, depuis les derniers traités, c’est que le parlement européen compte aussi. Il doit donner son accord sur a peu près tous les sujets. C’est devenu un lieu de pouvoir considérable. Et ce pouvoir va se voir encore renforcé car le prochain Président de la Commission Européenne devra en être issu. C’est nous les citoyens qui le choiront dimanche par notre vote. Il ne sera plus issu de combines politiciennes entre Etats membres. Ne pas aller voter, ce sera encourager le retour aux combinaisons politiques qui échappent aux citoyens.

Des politiques français incapables de s’élever plus loin que leurs frontières.

Les élections européennes sont le moment rêvé pour envoyer un message à nos grands élus nationaux, chefs de parti et autre porte parole. Les politiques français vous ennuient ? Et bien, profitons de ces élections européennes pour leur envoyer un message. Je suis certain que si dimanche soir la participation est importante, nos grands élus se mettront peut être à voir la politique autrement et en tout cas avec un peu plus de vision. Mais tant que les citoyens ne montrent pas d’intérêt pour l’Europe, pourquoi nos politiques s’y intéresseraient ?

Mais surtout l’avenir de la France, c’est l’Europe…

Pour toutes ces raisons j’irais voter. Mais j’irais aussi voter parce que l’avenir de la France n’est que dans l’Europe. En 2030, aucun pays européen ne sera dans le G8. Aucun pays européen ne pésera sur aucune décision. Les arbitrages se feront entre les USA et la Chine. La seule issue si nous voulons peser sur notre avenir, garder de la souveraineté est de garder et de renforcer l’Union Européenne. Ce n’est pas d’un marché plus approfondi entre la France et l’Allemagne dont nous avons besoin mais d’aller vers une Europe Fédérale.

J’irais voter avec cette ambition mais j’irais aussi voter, plus pragmatiquement, pour une certaine conception de l’Europe : une Europe qui investit massivement dans l’avenir, une Europe qui s’harmonise socialement, une Europe qui respecte le vote des citoyens.

Les combinaison de ces raisons aboutit à un résultat clair : dimanche, je voterais sans hésitation pour Martin Schulz !

Micaël

La table de la loi des eurosceptiques

La campagne européenne est ouverte.

La parole est libre.

Et les populistes aussi.

Et si ces derniers se mettaient autour d'une table pour écrire ce qui les rassemble ?

Nous aurions une belle table de la loi...

Article 1 : de l'euro nous sortirons !

De plus en plus d'économistes ou de politiques jouent avec cette idée. Ce serait le moyen miracle pour retrouver des marges de manœuvres et mener une véritable politique de gauche, c'est à dire une relance forte. C'est vrai qu'il s'agirait d'une autre politique. Mais qui n'aurait de gauche que le nom. D'ailleurs, elle est aussi revendiquée par l'extrême droite et les souverainistes, ça devrait faire réfléchir...

Sortir de l'euro, c'est d'abord renoncer à un acte de solidarité fort entre les nations européennes. L'Euro n'est pas une construction simplement économique, c'est d'abord une construction politique. Faire sauter cette solidarité unique sur la planète (des nations renoncent à leurs monnaies pour en partager une nouvelle), c'est renoncer pour très longtemps à toute intégration politique. Si chacun retourne à sa monnaie, ne nous trompons pas, chacun retournera à sa nation et la solidarité entre nos pays s'étiolera chaque jour un peu plus.

Mais, sortir de l'Euro, c'est surtout aggraver la crise. Ou serons les marges de manœuvres gagnées quand une grande partie de nos voisins dévalueront leur monnaie ? Car c'est ce qui se passera ! Les gains seront donc faibles. Et ils seront d'autant plus faibles, que le commerce international aujourd'hui n'est pas lié simplement à des variations des cours de la monnaie, il tient d'abord à l'innovation des produits, à des critères de qualité, à des critères de réponse aux besoins des clients. Un produit qui ne répond à aucun marché, même en baissant son prix de 20 %, ne répondra toujours pas au marché. Sauf à considérer que l'avenir de la France, c'est la concurrence sur les prix et donc le low-cost avec son système social ! Il n'y a pas de magie en économie !

Et où seront les marges de manœuvres budgétaires ? Il faudra toujours emprunter pour combler nos déficits. Nous ne pourrons plus le faire auprès des étrangers, sauf à des prix élevés du fait de la perte de confiance inhérente à une sortie de l'euro. Il faudra donc s'endetter auprès des français. Et l'épargne ainsi captée n'ira pas à l'investissement productif.

Et l'effet sur le pouvoir d'achat ? Les français n’achèterons pas moins de produits étrangers. Ils les paieront plus chers du fait de la dévaluation. Un coup de plus au pouvoir d'achat.

Bref, sortir de l'euro, c'est moins de solidarité, moins d'investissement, moins de pouvoir d'achat, est ce vraiment cela une autre politique ?

Article 2 : l'austérité en France nous rejetterons !

Le discours sur l'austérité est à la limite de la décence quand il est tenu en France. Demandons à nos amis grecques, italiens, espagnols ce qu'ils ont traversé ces trois dernières années. Ils ont connu l'austérité. Moins de fonctionnaires, moins de sécurité sociale, moins de salaires. Il n'y a rien de tout cela dans les propositions du Premier Ministre. Par contre, il y a du sérieux. Et l'Europe est aussi là pour ne pas encourager la facilité que représente le recours aux déficits.

Mais nos adversaires ont la réponse aux déficits...

Article 3 : les dettes, jamais nous ne rembourserons !

C'est la nouvelle idée à la mode. Pourquoi ne pas rembourser nos dettes ou au mieux, revoir l'échelonnement de nos remboursements. C'est au moins reconnaître que la dette est bien un problème dans notre économie. Il faudra donc expliquer à nos créanciers étrangers que la France ne tient pas sa parole et à nos créanciers français qu'ils vont perdre une partie de leur épargne. La dette ce n'est pas des chiffres virtuels sur des écrans de marché financier, c'est à 35 % les économies de nos concitoyens. Et une fois annoncé le non remboursement, comment fait on pour payer les déficits qui n'auront pas disparus ?

On peut ne pas payer le sommelier, la gueule de bois arrivera quand même !

Article 4 : la souveraineté nous défendrons !

En 2030, aucun pays européen ne sera membre du G8. Aucun ne pèsera donc sur les grandes décisions de ce monde. Quel sens aura la souveraineté d'un pays dont la voix n'aura aucun poids ? La seule souveraineté, c'est celle que peut nous apporter l'Europe, c'était le dernier message de Daniel Cohn Bendit et il avait raison. La souveraineté des souverainismes nationaux, ce n'est qu'une vision étriquée, limitée, rabougrie de la France. La France forte, celle qui pèse, celle qui peut changer le cour des choses, c'est celle qui sait porter haut l'ambition européenne.

Article 5 : entre chrétiens, nous nous rassemblerons !

Méfions nous de ceux qui veulent remettre la Turquie dans le débat européen. Méfions nous des raccourcis rapides qui feraient de l'Europe un club chrétien. L'identité européenne est par nature composite, c'est sa force. Il faut mener le combat de la laïcité, mais en aucun cas le transformer en un combat du repli sur des racines prétendument chrétiennes.

Article 6 : de la mondialisation, nous sortirons !

Pourquoi pas, mais alors où allons emmener la France ? Sur la planète Mars ? La mondialisation est là. Notre économie parfois la subit, parfois en tire partie. Défaire les liens de confiance et les liens commerciaux qui nous unissent avec nos voisins européens, avec nos partenaires américains, avec les nouvelles puissances émergentes est une option. Mais attention, il n'est pas sur que Bull réussisse à nous fournir en iphone français et que nos agriculteurs arrivent à vivre en vendant simplement sur le marché français ! La mondialisation, il ne faut pas la fuir, il faut l'affronter ! Et c'est l'Europe qui peut nous permettre de le faire !

 

D'un coté nous avons donc une option : le repli et au final le recul de toutes nos ambitions sociales, économiques, politiques.

Et de l'autre coté, nous avons la droite, les conservateurs. Ils n'ont pas autant d'articles à leur table de la loi. Ils n'en ont que deux :

Article 1 : en Europe, tout va bien, ne changeons rien, continuons !

Le programme de la droite pour l'Europe est simple : on ne change rien, on continue. Est ce vraiment cela que les français souhaitent ? L'Europe ne réponds plus à nos attentes, il faut donc changer, proposer un nouvel élan.

Est ce que ce nouvel élan peut venir d'une coalition conservatrice menée par le Premier Ministre du Luxembourg ? Voter UMP, c'est voter pour le statu-quo. 

Le monde bouge, les crises sont profondes, et il ne faudrait rien changer ?

Voilà l'Europe que certains nous proposent.

Ils n'ont pas beaucoup de propositions, mais c'est normal, parce qu'àprès tout l'Europe n'est pas une priorité de l'UMP. La priorité de l'UMP est de reprendre le pouvoir en France. Toute leur campagne consiste à ne pas parler d'Europe mais à parler de François Hollande.

C'est leur deuxième commandement.

Article 2 : Tout va mal, c'est la faute à Hollande !

La France chute, rien ne va, il n'y a plus d'espoir. C'est la faute à Hollande. Et pourquoi pas aussi lui reprocher les mauvaises récoltes et la dernière épidémie de grippe ? Nous portons tous une responsabilité dans les difficultés que traversent notre pays. Et l'UMP est comptable du bilan laissé. Mais l'UMP est aussi comptable du bilan européen. C'est leur majorité qui année après année n'a eu de cesse de refuser tous les progrès. Quel est le bilan de Baroso ? Une incapacité à donner un élan européen, une incapacité à faire de l'Europe un outil pour vaincre la crise, une incapacité à donner envie aux citoyens de croire en l'Europe. Ce mauvais bilan, c'est celui de la droite européenne, c'est celui de l'UMP. Il faut le dire. Rappelons nous quand même que la dernière année du mandat de Nicolas Sarkozy n'a été qu'une succession de réunions de la dernière chance, à l'époque l'explosion de l'euro était possible. Il a fallu que François Hollande reprenne les choses en main pour qu'enfin, nous sortions de l'ornière financière. Voilà la réalité. Ne l'oublions pas.

 

Micaël

Le stade rennais a un avenir!

Bonjour à tous,

Chacun semble vouloir donner son avis sur la déroute du Stade Rennais samedi dernier en finale de la coupe de France. Les supporters ont la légitimité du cœur, mais aussi du portefeuille. Les joueurs ont aussi le droit d’avoir leur avis à défaut d’avoir montré de l’envie. Les dirigeants doivent aussi avoir leur idée. Mais quand je lis les déclarations de quelques personnalités, élus, et même un représentant du monde religieux, je me demande jusqu’où nous allons sombrer dans la niaiserie. La Bible pourtant est assez claire : « il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». J’ose espérer que si Dieu existe, il a autre chose à faire que de s’occuper du 15^ème de la ligue 1. D’ailleurs, la seule fois où il est intervenu, ce fut pour marquer un but de la main, ce qui est plutôt limite quand on est Dieu…

 Bref, tout le monde donne son avis, alors je vais aussi donner le mien.

 Je fréquente la tribune Ouest-France depuis 2004. D’abord de manière épisodique et puis vînt la soirée qui déclenchera mon engouement et qui marque encore mon esprit. Nous sommes le 15 septembre 2005, Rennes accueille Osasuna. Inoubliable ambiance. Frei et Monterubio terrassent le géant espagnol, alors l’une des meilleures équipes au sud des Pyrénées. Assez vite, je m’abonne avec deux amis et depuis nous sommes fidèles au stade. Mais avouons le, rester fidèle au stade ces derniers mois n’est pas simple. La frustration l’emporte sur le plaisir et le détachement de plus en plus sur la passion. Pourtant, je veux croire qu’un jour cette patience sera récompensée. Je n’oublie pas qu’il y a encore peu de temps, Rennes faisait le yo-yo entre D1 et D2 au plus grand désarroi des supporters de l’époque.

Depuis que je suis abonné, j’entends la même antienne à chaque début de saison : le stade rennais va-t-il franchir une nouvelle étape ? Nul doute que cette année, en plus de cette chanson, nous aurons droit à : « Rennes n’est elle qu’une ville de loser ? »

 Mon avis est simple : nous avons besoin d’une stratégie plus affirmée, nous avons besoin de mettre fin à notre ronronnement permanent, nous avons besoin aussi que les supporters se remettent en cause.

 1) Le problème du stade rennais n’est pas de franchir une étape mais de choisir une bonne fois pour toute une stratégie. Pour un club dont le budget est inférieur à 50 millions d’euros, il n’y en a que deux possibles : soit le paquet sur la détection et la formation des jeunes, soit le doublement du budget pour recruter des joueurs de classe mondiale. Il n’y aura aucune réussite sans un choix net.

Aujourd’hui, le stade reste en permanence dans l’entre deux et ne peut donc miser que sur de la chance : la chance de voir arriver 3 ou 4 jeunes joueurs talentueux et la chance de trouver sur un marché mondial très concurrentiel des grands joueurs passés au travers des processus de recrutement des grands clubs européens.

 Si c’est le choix de la jeunesse, il faut le faire pleinement et l’expliquer aux supporters. Mais attention, il ne faut pas juste vouloir être l’un des meilleurs centres de formation de France mais chercher à rivaliser à l’échelle européenne. Un jeune footballeur européen talentueux doit avoir le centre de formation de Rennes dans ses radars autant que ceux des grands clubs. Et pourquoi, même, ne pas envisager des partenariats avec ces grands clubs ? Pourquoi ne pas être l’équipe réserve du Real de Madrid, de Chelsea, de Dortmund ? Pourquoi ne pas ouvrir une antenne au Brésil ? Aux Pays Bas ?

 2) Nous avons besoin d’apprendre à nous battre. Notre club, d’ailleurs à l’image de notre ville, donne parfois l’impression d’un ronronnement. Les supporters restent relativement calmes. Les dirigeants s’expriment peu. Je n’ai pas le souvenir d’une affirmation forte, de discours guerriers. Notre équipe depuis des mois donnent l’impression d’un ectoplasme  insaisissable. Quand je regarde Guingamp en coupe ou Sochaux en championnat, je me dis que ça devrait être à notre portée ! J’ai parfois l’impression d’une équipe à l’esprit « premier de la classe », bien propre sur elle. Lorsque je vais au stade, ce n’est pas pour voir des échanges d’amabilité, mais pour voir un combat. Inspirons nous du foot anglais !

3) Nous, supporters, devons aussi nous remettre en cause ! Combien de fois ai-je entendu en allant au stade des supporters espérer un 1-1, combien de fois ai-je entendu des discours défaitistes dès l’entame de match. Pourquoi les joueurs mouilleraient leur maillot si les supporters eux-mêmes n’y croient qu’à moitié et semblent parfois prendre une sorte de plaisir à annoncer les défaites. Rien me m’insupporte plus que d’entendre des rennais pourrir leur équipe. Le défaitisme semble être un sport national dans lequel la France peut revendiquer les premiers rôles, les rennais ne sont obligés de suivre cet exemple français !

Bref, je crois que l’histoire du stade rennais ne s’est pas arrêtée samedi dernier en finale de coupe de France. Elle reste à écrire. L’arrivée de Philippe Montanier, le travail pour ancrer le club dans son territoire, la bonne image de certains joueurs, sont des points d’appui.

Sans oublier que ce n’est que du foot.

Micael

Appel de Londres du 3 mai après la défaite du stade rennais (librement inspiré de l’appel du 18 juin)

Nous voilà à nouveau face à la défaite.

Notre équipe, ses dirigeants ont décidé de cesser le combat dès le coup de sifflet de l’arbitre.

Certes, nous avons été submergés par la force physique, les ballons terrestres et aériens de l’adversaire.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les moyens masqués, et la tactique des Guingampais qui nous font reculer. Les guingampais ont surpris nos joueurs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour le stade rennais. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la Patrie de la galette-saucisse n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique (et pourquoi pas après tout !) qui tient la mer et continue la lutte.

Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Carlos Bocanegra nous avait montré la voie en 2009 ! 

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre stade de la route de Lorient. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de la coupe de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes (en particulier les non sifflées), tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour gagner un jour un match de finale.

Foudroyés aujourd'hui par la force guingampaise, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force rennaise supérieure. Le destin du monde est là (au moins le destin de tous les revendeurs de galette saucisse).

Moi, Micaël Fischer, actuellement à Londres, j'invite les attaquants, les milieux et les défenseurs rennais qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs ballons ou sans leurs ballons, j'invite les dirigeants et les supporters spécialistes des industries footballistiques qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance du stade rennais ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. 

Demain, comme aujourd'hui, je renouvellerai mon abonnement au stade rennais !

Alstom : nous sommes toujours aussi nuls!

Bonjour à tous,

Les grandes affaires industrielles passionnent, et c'est heureux. Il faut dire qu'elles offrent toute la palette des personnages et des émotions possibles. Nous avons eu le droit à Arcelor-Mittal, puis à Dailymotion - Yahoo et tout récemment SFR-Vivendi-Numéricable. Depuis mercredi sur nos écrans, c'est l'épisode 4 de la guerre industrielle qui vient de sortir : Alstom – General Electric – Siemens. Un nouvel épisode du gentil français, premier de la classe prêt à se mettre sous la coupe de l'affreux américain. L'Oncle Sam qui vient dévorer M Dupont avec son béret. Heureusement, M Dupont pourrait être sauvé par son voisin allemand. Un voisin qu'il n'a jamais beaucoup aimé et qu'il a mis à la porte voilà quelques années, préférant une quasi-nationalisation, c'est dire qu'il n'aimait vraiment pas du tout ce voisin.

C'est donc l'actualité économique de ces derniers jours. Nous découvrons que notre fleuron national n'est pas si fleuron que ça et plus très intéressé par le coté national de la force.

Premier sentiment : la surprise, nous sommes surpris ! Comment pouvons nous être surpris par une telle annonce ? N'avons nous pas des spécialistes qui suivent l'évolution de nos leaders mondiaux et de nos filières d'excellence ? N'ont ils pas vu les mouvements qui frappent ce secteur depuis le début de l'année, et que même un béotien, pouvait comprendre ? Au début de l'année, nous apprenons que deux japonais concurrents (Hitachi et Mitsubishi) décident d'enterrer le sabre de Samouraï pour s'allier face aux concurrents que sont GE, Alstom, Siemens et sûrement d'autres (mais je ne suis pas spécialiste). Dans le même temps, Alstom présente des mauvais résultats alors même que ces nouvelles activités nécessitent des lourds besoins capitalistiques... Il était donc logique qu'Alstom cherche un partenaire industriel fort. Il y a quelques années, Alstom avait rejetait un partenariat avec Siemens. Il reste qui ? Au moins Général Electric ! C'est la première leçon de cette histoire : nous revendiquons un État stratège, mais nous sommes toujours incapable d'anticiper. C'est pourtant la base de toute politique industrielle crédible. Tant que nous serons incapable d'agir en avance de phase, l'action de nos Ministres se réduira à limiter la casse et à jouer les pompiers. Ce sujet n'est pas nouveau, cela fait maintenant plus de 15 ans qu'est sorti le rapport Martre sur l'intelligence économique et rien n'a changé.

Deuxième sentiment : un étonnement. En 2014, nous en sommes encore à considérer les USA comme le mal absolu. De Gaulle est toujours parmi nous, et c'est vrai qu'en France on croit encore que le Rock c'est Johhny et pas Elvis... Pourtant, le Président de la République s'était rendu outre atlantique et avait pu observer la silicon valley. Pourtant, les USA sont le premier investisseur en France, devant l'Allemagne. Pourtant, notre production de moteurs d'avions civils est réalisé dans le cadre d'un partenariat 50/50 Safran - GE. Nous ne parlons pas d'on ne sait quel fonds de pension ou d'investissement plus ou moins piloté par la CIA mais de General Electric, l'une des entreprises américaines qui s'inscrit le plus dans le long terme et qui fait le respect de toute la planète industrielle. Décrire ce conglomérat américain comme un vulgaire rapace, avant même d'avoir pris connaissance du projet industriel, n'est pas correct. Surtout quelques semaines après avoir sorti le tapis rouge pour les industriels chinois.

Troisième sentiment: la consternation. Si nous en sommes à chercher GE pour sauver Alstom, c'est bien qu'il n'y a toujours pas de politique industrielle en Europe. Depuis la création d'EADS, il ne s'est rien passé. Ce n'est pas au patron d'Alstom qu'il faut en vouloir, mais bien à nous de n'avoir pas su saisir la crise d'Alstom il y a 10 ans ou la revente des parts de l’État il y a 7 ans pour construire un projet européen dans ce domaine. Est il raisonnable de penser que nous allons construire en 3 jours ce que nous n'avons pas su faire en 10 ans ? Bien sur, il faut tenter, et le Ministre Montebourg et le Président Hollande, ont mille fois raisons de relever le défi, mais c'est beaucoup trop tard.

Au passage, il y a de quoi être abasourdi par les propos de l'UMP : car eux, qu'ont ils fait lorsqu'ils étaient au pouvoir? Nicolas Sarkozy a sauvé Alstom de la faillite, certes, mais grâce au plan de Francis Mer et nul doute que n'importe quel Ministre aurais fait la même chose. Mais quelle a été sa vision industrielle ? Aucune. Il n'a cherché à cette période qu'un coup de publicité pour sa campagne présidentielle. Et le résultat nous le subissons aujourd'hui.

Mais pire encore que la position de l'UMP, celle du Front de gauche de nationaliser Alstom. Autant mettre immédiatement tous les salariés au chômage et laisser GE et Siemens se partager l'Europe. En quoi faire entrer l'Etat au capital va permettre à Alstom de régler ces problèmes de marché et faciliter un rapprochement industriel? Si la magie existait dans le monde industriel, ça se saurait. A force de brandir des solutions d'une autre époque, on risque de retourner dans cette autre époque!

Je ne sais pas ce qui va sortir de cette affaire, bien que la logique fasse que GE remporte la mise, mais en tout état de cause, tout le monde aura perdu : les politiques n'auront eu qu'à gérer la crise dans l'urgence, les dirigeants d'Alstom auront perdu du temps dans leur stratégie de sauvegarde, l'Europe aura montré son incapacité à faire de la stratégie industrielle, la France aura montré une mauvaise image à nos amis américains et au-delà, les salariés vont vivre dans l'angoisse pour leur emploi.

Bref, nous sommes toujours aussi nuls !

Manuel Valls est un bon choix

Bonjour à tous,

Les résultats des élections municipales portent plusieurs messages. La perte de confiance dans la politique menée depuis l'élection de François Hollande en est un. La gauche est au pied du mur. Certes, mais le vrai problème, c'est l'état de la France. Un pays qui donne l'impression d'être à l'arrêt.

La solution ne se trouvera pas dans la construction de réponses ou de gages à donner à tel ou tel électorat mais dans une réponse globale, capable de remettre du charbon dans la machine et de repartir de l'avant. 

La première décision du Président François Hollande a été de nommer Manuel Valls au poste de Premier Ministre. C'est une bonne décision.

Une partie minoritaire de la gauche s'en est étonnée, voir s'en est offusquée. C'est son droit.

Mon point de vue est que, si une partie de la gauche a tant de doutes sur la personnalité de Manuel Valls, c'est d'abord parce qu'il leur renvoie une image, aux travers de ses propositions, d'une France que beaucoup refuse de voir alors qu'elle correspond au vécu de la majorité de nos concitoyens : une économie qui dévisse et nécessite une politique de compétitivité sans ambiguïtés ; Une France dont le lien social continue de se fracturer et nécessite des discours et des actes forts pour ramener la République là ou elle s'est évaporée ; une France qui subit la montée du communautarisme qui pousse vers les extrêmes et qui nécessite un rappel puissant de la laïcité.

N'oublions pas que 49 % des français ont adhéré au discours sur l'identité de la France millénaire et de la nécessité des frontières de Nicolas Sarkozy. Le travail de rétablissement de la crédibilité du discours républicain est une condition pour faire ensuite adhérer à nos autres messages sur la solidarité et le partage. Il nous faut donc ne pas avoir d'états d'âmes sur le discours républicain à tenir en particulier dans les quartiers populaires.

Manuel Valls, c'est une rigueur dans la pratique du pouvoir et une maîtrise de la communication adaptée à l'époque de l'instantané que nous vivons.

Les ratés du précédent gouvernement sont d'abord des ratés de mise en œuvre. Trop rarement, le gouvernement a donné l'impression de maîtriser son sujet. La multiplication des couacs a fini par noyer la réalité de l'action et par atomiser l'autorité de l'exécutif. Or, en situation de crise, les français veulent au minimum avoir l'impression que la barre est tenue. Nous avons réussi l'exploit de faire revenir Sarkozy dans le jeu, ce dernier ayant laissé le souvenir d'un Président qui savait ou il allait.

Nous avons aussi besoin de maîtriser notre communication. C'est un impératif si nous voulons faire de la pédagogie sur notre projet et ne pas perdre notre temps en polémique de bas étage. Manuel Valls a démontré depuis la campagne présidentielle qu'il savait maîtriser sa communication. Certains diront qu'il fait du sarkozysme. La réalité est qu'à l'ère de la communication en temps réel, il faut soit même être acteur, voir provoquer la réaction. Ne pas le faire, c'est se condamner à être dans la réaction aux polémiques créées par les autres ou mêmes par les siens. C'est ce que nous vivons depuis deux ans.

Manuel Valls apporte aussi un renouvellement de la vie politique. Les rapprochements qui sont fait avec le nouveau Premier Ministre italien, Mateo Renzi sont positifs pour notre pays.

Avec Manuel Valls, nous aurons une ligne claire, une expérience et une rigueur dans l'exercice du pouvoir.

Son discours de politique générale en a été l'illustration : l'ensemble de ses propositions sont de nature à redonner un dynamisme au quinquennat de François Hollande et surtout de redonner du mouvement à notre pays. Que l'on soit d'accord ou pas, les propositions faites feront bouger les lignes.

Elles sont claires et nettes, tant sur l'économie avec une politique de l'offre sans précédent depuis 1983, avec des propositions radicales de notre organisation démocratique (fusion des régions, suppression des départements, clarification des compétences), la poursuite de la politique en matière de transition énergétique, l'engagement européen, et le pouvoir d'achat.

Maintenant, il faut passer à l'action. chacun devra prendre sa part.

Micaël

 

Télécharger le discours de politique général

"Hollandomics"

Bonjour à tous,

Avec Jacques Chirac, la politique économique était inexistante, il a acté l’euro et fut à l’origine de quelques objets comme l’agence pour l’innovation industrielle qui n’ont pas fait long feux. Avec Nicolas Sarkozy, nous allions voir ce que nous allions voir. Résultat : des déficits considérables, une défiance des acteurs économiques et une dégradation de notre notation par les agences internationales. Bref, rien de très brillant. Nous pourrons juger le bilan de François Hollande à la fin de son quinquennat et bien malin celui qui peut dire si la réussite sera là. Mais d’ici là, reconnaissons les avancées et défendons le pacte de responsabilité qui accélère la seule voie sérieuse pour sortir de notre marasme.

Une majorité de français considère que le pays vient de perdre 18 mois. Comment pourrait-il en être autrement vu la situation économique et sociale catastrophique.

Pourtant, ces 18 derniers mois ont été utiles. Rappelons-nous cette fin du quinquennat Sarkozy rythmée par les sommets de la dernière chance d’une zone euro plombée par la faillite de la Grèce, par la glissade des pays de l’Europe du Sud et par le creusement d’une dette donnant les clés de notre pays à des investisseurs étrangers.

Depuis, nous sommes sortis de cette situation « funambulesque ». La zone euro n’est plus menacée d’éclatement, les taux d’intérêts sont bas, marquant la confiance des investisseurs, l’union bancaire européenne devrait empêcher une nouvelle catastrophe ou tout au moins en circonscrire les conséquences.

Nous pouvons compter désormais sur un cadre européen stabilisé qui permet de travailler à nouveau sur des questions politiques majeures : gouvernement de la zone euro, législation sociale, politique industrielle… Autant de sujets impossibles à aborder quand le bateau est dans la tempête et manque de couler.

Ce bilan des 18 mois du Président Hollande ne doit pas être oublié.

D’autres chantiers ont été menés et seront extrêmement utiles avec le retour de la croissance (la banque publique d’investissement, les accords entre partenaires sociaux sur l’emploi et la formation notamment) mais le rétablissement de ce cadre macro-économique était nécessaire. Nécessaire mais pas suffisant car si la tempête semble derrière nous, force est de constater que l’économie française n’a pas retrouvé sa dynamique. Même si son pronostic vital n’est plus engagé, elle reste encore dans un état comateux.

Et le Président a raison, depuis le début de son mandat, et en particulier hier soir, d’affirmer que nous sommes dans une crise de l’offre.

Derrière quelques profits de grands groupes, se cache la forêt des TPE, PME et ETI qui irriguent l’ensemble de nos territoires, qui portent l’innovation, et qui au final, sont les entreprises dont le potentiel de créations d’emplois est le plus fort. Sans elles, pas d’emploi.

Pour elles, la situation est très inquiétante, les taux de marges sont très faibles, les taux d’utilisation des capacités de production n’ont jamais retrouvé leur niveau d’avant la crise, le taux moyen d’autofinancement est autour de 75% alors qu’en sortie de crise, il n’est pas rare d’atteindre un taux supérieur à 100%. C’est donc bien une politique de soutien massif aux entreprises qu’il faut mener.

Pourrions-nous soutenir ces entreprises par une politique de la demande ? Cette question est légitime. Mais concrètement, que veut dire une politique de la demande ? Des revalorisations salariales (dans la fonction publique car quasi-impossible dans les entreprises vu la situation), des investissements publics plus importants et / ou des baisses massives d’impôts à la consommation et si possible une politique monétaire qui laisse filer la monnaie. Une sorte « d’abenomics » à la française.

Mais est ce qu’une telle politique répondrait aux besoins de l’économie française ? Nous n’avons malheureusement pas la puissance industrielle d’un Japon, l’organisation sociale et politique non plus. Une telle politique se traduirait par une aggravation des déficits publics, du déficit commercial et par un appauvrissement général soit par l’inflation, soit par la hausse des taux.

Et surtout, une telle politique ne permet pas les remises en cause nécessaires. Les cycles de vie sont de plus en plus court, les métiers changent, le numérique bouleverse l’ensemble de la chaîne de production et l’accès au marché, un nouveau produit ou service doit être pensé dès le départ pour attaquer l’international, l’énergie à faible coût n’existe plus… Notre économie toute entière à un saut qualitatif considérable à faire. Bien sur, d’autres modèles économiques plus locaux, moins profitables sont possibles et parfois souhaitables, mais ils ne sont pas suffisants pour dégager assez de valeur ajoutée pour financer notre système social.

Et c’est bien là l’enjeu pour un Président de gauche : avoir une économie fortement productive capable de financer un système de protection fortement solidaire.

C’est en cela que les propositions du Président de la République sont les bonnes.

Mener une politique de l’offre offensive avec une baisse des charges massives contre des engagements en matière d’emploi ; relancer l’approfondissement politique de l’Union Européenne ; s’attaquer à notre complexité administrative et à notre organisation territoriale pour rendre l’ensemble plus fluide et plus efficace, en particulier dans le domaine économique ; poursuivre notre politique d’innovation et de soutien à l’enseignement supérieur et à la recherche (le crédit d’impôt recherche fait l’envie de nos concurrents) sont les flèches de ce qu’on pourrait appeler, pour copier nos amis japonais, le « hollandomics ». Une doctrine dont le moteur est la négociation avec les partenaires sociaux.

La question de la régionalisation n’est pas la moins stratégique car si nous voulons renouveler notre tissu économique, il nous faut des capacités d’action plus forte au niveau local car les PME et les ETI qui vont tirer notre développement ne naissent pas toutes dans l’immédiate proximité du Ministère de l’économie.

 Micaël

Aux rebelles "antisystéme" de l'année 2013

Bonjour à tous,

C'était l'idole des jeunes. On le croyait immortel. Du quasi-biblique Gabrielle aux vers écrits à la blanche de Que je t'aime, il a (im)porté le Rock'n Roll dans la douce France. Johnny Halliday s'est tu. C'est l'événement de l'année qui s’achève...

Et bien non, ce n'est pas encore pour cette année. Johnny, Drucker, Sardou et Line Renaud sont toujours là... Et d’ailleurs, est ce quelqu’un est capable de me dire quel est l’œuvre artistique de Line Renaud à part « ma cabane au Canada » en 1947 ?

Vu qu’elle passe encore chez Drucker avec Sardou et Halliday, elle a bien du apporter quelque chose de considérable à la création française…

Enfin bref, revenons à nos moutons.

Treize ça porte bonheur. Treize ça porte malheur. C'est selon. Alors quand le treize est devancé par 2000, autant choisir l'optimisme et décider de placer l'année sous l'espérance.

Une espérance qui avait du quitter bien des catholiques avant que ne soit élu le nouveau patron, François 1er. N'écoutant que son courage, il annonça très vite son intention d'inverser la courbe des fidèles, s’inspirant du combat engagé par François II contre celle du chômage. D’ailleurs si François II a été élu après François I en 1981, comment se fait il que le successeur de Benoît XVI puisse prétendre au titre de François I ? L’innovation socialiste n’est donc toujours pas reconnue à sa juste valeur.

Mais revenons à notre histoire d’inversion de la courbe des fidèles. Galilée s'en retourna dans sa tombe, car aussi vrai que la terre était ronde, une courbe ne peut être inversée.

Une tombe dans laquelle les plus grands sont entrés en 2013. De Hugo Chavez à Kalachnikov, ils ont marqué l'histoire de leurs rafales, métalliques pour l'un, populistes pour l'autre. Des tirs plus ou moins précis, à l'image d'un Ribéry, plus apte à faire sauter Zahia qu'à faire sauter de joie les jurés du ballon d'or.

Mais ils ne sont pas les seuls, Chavez et Kalachnikov, a avoir rejoint le Ciel. Jacques Vergès fut de ceux-la. On imagine les conversations entre les trois. Surement à mourir de rire. Ou de peur.

Une peur que Zlatan ne connaît pas. Il enflamma les stades comme les bonnets rouges les portiques écotaxes.

Jérôme Cahuzac tombé avant les premiers portiques nous montra qu'il est plus facile de masquer des transparences capillaires que de faire preuve de transparence financière.

Une transparence capillaire qui n’est plus le souci majeur de Michaël Schumacher. Après s’être heurté à Jacques Villeneuve et à Damon Hill, il s’est heurté à un os. Une pierre plutôt. Un rocher même. Quelle injustice pour le quintuple vainqueur du grand prix de Monaco.

Monaco où ira peut être vivre notre championne de Wimbledon, Marion Bartoli. Un titre majeur et la retraite derrière. Mais pourquoi Johnny n’a pas eu la même idée ? Et pourquoi Nabila n’a pas eu aussi la même idée ?

Une année 2013 qui s'achève en Centrafrique après avoir commencé au Mali. Et là-dessus, rien de drôle à dire.

Encore que, l’un après l’autre, le gouvernement réussi à faire libérer nos otages. Après tout, rien de surprenant car nous avons parmi les meilleurs services de renseignements du monde.

Et de cryptage aussi. Sinon comment expliquer le « Allo? Non mais Allo quoi ! » « t’es une fille, t’as pas de cheveux » ? C’est à l’aune de cette citation qu’il faut comprendre le message de compassion de Boko Haram : nous te libérons cher otage car honnêtement, tu souffriras plus devant NRJ12 que dans une tente au Sahel.

Des fondamentalistes aux fondamentaux, il n’y a qu’un pas.

Et heureusement, des fondamentaux n’ont pas changé en 2013 : Anelka et Nasri sont toujours des rebelles antisystème et sa cé tro d’la balle, je mé mon cask sur la teté et j nik tou le monde ouéch big up… Et dire que certains voulaient repousser encore la réforme des rythmes scolaires…

Revenons à la libération des otages. De l’otage. Un prêtre plus précisément. Et du prêtre à la calotte, il n’y a qu’un pas… Transition magistrale pour évoquer la prestation hors norme de Metallica en Antarctique sur la calotte glaciaire. Un truc que n’a pas fait Line Renaud !

Pour finir, n’oublions pas que la France a gagné l’Euro de Basket et ça même Obama, il pourrait pas !

J’ai failli oublier le plus important : même si l’actualité nous a rappelé que Nasri et Anelka étaient des vrais rebelles, qu’ils ne m’en veuillent pas en saluant un autre vrai rebelle :

Ciao Mandela et merci pour tout !

Bonne année à tous !

Micaël

La politique économique du Gouvernement est la bonne

Bonjour à tous,

Oui il y a eu des couacs, des imprécisions dans quelques discours, des démonstrations inachevées, mais tout ceci n’est que détail. Certes, il y a toujours matière à faire mieux, à avancer un peu plus vite, à mieux expliquer les raisons de telle ou telle décision mais voyons cela comme des opportunités pour faire mieux et pas des excuses pour taper facilement et appeler à on ne sait quel autre projet.

Le temps de crise est particulier. Il est un temps de vérité, un temps ou les décisions doivent échapper à l’humeur ou aux peurs du moment, ou le courage impose de ne pas sombrer dans les discours anxiogènes à base de « cette fois ci, c’est sur ça va péter ! » dont la répétition ne les rends pas plus pertinents.

La crise ne sera pas battue par une succession de plans et des changements de direction mais par le maintien d’un seul cap, et c’est d’autant plus vrai aujourd’hui, car ce que nous vivons s’apparente plus à une transition qu’à une simple crise que l’on pourrait régler par quelques dépenses publiques de plus.

Les choix du Président, mis en œuvre par le gouvernement, sont les bons.

Ils partent, me semble t’il, d’une double analyse : 1) il nous faut retrouver de la stabilité financière en Europe et 2) la crise que nous vivons est une crise de l’offre dont la question du pouvoir d’achat n’est que le corollaire.

Retrouver de la sérénité dans la zone euro n’est pas facile. Entre l’Italie, Chypre et la Grèce, il reste encore du temps avant de retrouver un semblant de confiance. Pourtant, que de chemin parcouru en un an. Nous ne vivons plus dans le psychodrame des sommets hebdomadaires de la dernière chance. C’est un acquis solide que l’on peut attribuer à la présidence de François Hollande. Il a su rassembler large et convaincre l’Allemagne d’avancer vers un peu plus de solidarité. Des questions importantes sur l’orientation de l’Union reste posées, mais pourrons nous y répondre avant les élections allemandes ?

Nous sommes dans une crise de l’offre. Personne ne conteste que notre pays souffre d’un affaiblissement considérable de son tissu productif et que cet affaiblissement provient d’une défaillance de ses capacités d’innovation et de production.

La question est essentielle, car une économie qui ne se renouvelle pas et qui ne produit pas suffisamment de valeur ajoutée ne peut, ni payer des salaires corrects, ni financer la solidarité. Notre déficit commercial, notre déficit de la balance des paiements, le taux d’autofinancement extrêmement faible de nos PME, le maintien à un niveau bas de l’utilisation des capacités de production sont les points majeurs contre lesquelles il faut lutter. Or, nous ne lutterons pas contre eux par une simple augmentation des dépenses publiques et une tentative de hausse des salaires (par ailleurs vouée à l’échec car n’oublions pas qu’à part le coup de pouce au SMIC, l’Etat n’a aucun pouvoir sur la fixation des salaires dans les entreprises)

Le choix de s’attaquer à notre compétitivité a été fait sans détours à la rentrée dernière par le Président. C’est un choix juste et courageux.

Les outils mis en place sont de bons outils : le CICE qui a le mérite de la simplicité et qui va donner un peu d’air dés 2013 à la trésorerie exsangue de beaucoup de nos PME, la Banque Publique d’Investissement qui devra simplifier la vie des dirigeants et soutenir plus massivement les PME qui dessineront l’avenir de nos territoires, l’ANI qui va éviter bon nombre de pertes d’emplois et permet d’avancer vers une démocratie sociale plus anticipatrice et basée sur le dialogue, la restauration des comptes publics pour redonner des marges de manœuvres et de l’indépendance, la loi bancaire qui porte un coup contre la spéculation, l’ensemble de l’action menée pour développer l’innovation, et par exemple la réorientation des pôles de compétitivité, le plan d’action pour l’internationalisation de nos entreprises…

Les actes sont posés, laissons le temps pour que les effets se fassent sentir.

Réinventer un modèle économique ne se fait pas en six mois !

Micaël

De l'exemplarité

Bonjour à tous,

Peu importe l’affaire Cahuzac. Avec ou sans, la question de l’exemplarité s’est toujours posée en politique, et elle se pose encore plus crument dans une période de crise ou les valeurs républicaine vacillent autant que notre économie.

Nous avons besoin d’une démocratie apaisée et respectée pour changer le pays. Ce n’est plus le cas, travaillons pour que ce le soit.

L’exemplarité, c’est d’abord pour les hommes et femmes politiques. Les propositions du Président de la République sont à soutenir sans réserve. La transparence est critiquée, parfois avec des arguments forts, pour autant, elle doit s’imposer. La meilleure façon de faire reculer cette ère du soupçon, décuplée par les réseaux sociaux pourvoyeurs et amplificateurs de toutes les rumeurs, c’est de dire les choses. Evidemment, la publication des patrimoines des élus et des grands responsables publics ne fera pas disparaitre tous les doutes sur l’honnêteté de la classe politique mais elle sera un signe qui contribuera à la faire reculer. Ne rien faire en cette période ne ferait qu’empirer la situation. Mais au-delà de la question de l’argent, il nous faut aussi nous interroger en permanence sur notre organisation politique et en particulier se poser la question d’un système qui favorise les carrières politiques. Chaque mandat devient un marche pied pour le suivant, et finalement peut faire perdre le sens profond d’un engagement politique. Pour ma part, j’ai toujours considéré que la politique ne pouvait être qu’un temps dans sa vie professionnelle et ne pouvait pas devenir sa vie professionnelle (avec tout ce que cela doit entraîner pour faciliter la reconversion après un mandat). Nous avons besoin de compétences, de talents, d’expériences diverses pour pouvoir prendre les bonnes décisions et pas simplement de profils politiques classiques (qui sont par ailleurs hautement respectables) D’autres points de vue existent. Il est tout à fait noble de vouloir consacrer sa vie professionnelle à l’action publique mais force est de constater que les citoyens souhaitent de plus en plus des changements réguliers dans leur personnel politique, souhait qui explique la popularité du non cumul des mandats.

L’exemplarité, c’est aussi pour les citoyens. Nous parlons peu de cela ces derniers jours, préférant montrer du doigt les élus. Mais les citoyens ont un rôle majeur à jouer et des responsabilités à prendre et à assumer. Si nous avons aujourd’hui des parlementaires condamnés en son temps pour des fautes graves et qui siègent toujours, ce n’est pas la faute de la justice, mais la responsabilité des citoyens qui les ont réélu malgré leurs condamnations. Nous pourrions faire une liste éloquente de personnalités mis en cause pour des faits graves et qui ont pu revenir, parfois en sortant de prison ! Il faut donc aussi tenir un discours de franchise à l’égard des français : vous voulez l’exemplarité ? Chiche ! Arrêter de réélire des élus condamnés pour corruption et autres prises illégales d’intérêts. Mais disons leur aussi que s’ils ne sont pas satisfaits de leurs élus, et bien, qu’ils s’engagent ! Qu’ils prennent d’assaut nos partis politiques et viennent soutenir ceux qui essaient de faire évoluer les choses (et au parti politique de savoir bien les accueillir aussi!). Pour renouveler, il faut de la nouveauté, et pour avoir de la nouveauté, il faut que des citoyens s’engagent pour le bien public. Il est facile de retweeter des rumeurs et de se moquer de la classe politique, il est moins facile de prendre son courage à deux mains et de venir dans l’arène.

 L’exemplarité, c’est pour la presse aussi. Le travail de journaliste est un beau travail, utile à notre démocratie, respectable. La presse ne doit pas devenir le réceptacle de rumeur et le porte voie des populismes. Quand des grands hebdomadaires titrent avec des formules grossières, insultantes, même pas digne du café du commerce, avec pour seul but de faire du buzz en tapant sur le Président de la République ou les Ministre, ils contribuent à l’affaissement de la démocratie. L’indépendance n’est pas l’insolence ou la violence des propos. L’indépendance, c’est le travail d’enquête, la capacité à aller au fond des choses pour produire une analyse, la qualité des argumentations. C’est la leçon que nous donne Mediapart. C’est l’exemple inverse que nous donne beaucoup d’organes de presse cette semaine, qui, surement jaloux des scoops de Mediapart (qui a d’autant plus de mérites que son format internet aurait pu le faire sombrer dans la facilité de l’immédiateté de l’info) s’enferment dans une course à la concurrence et au buzz leur faisant dire n’importe quoi.

 

Micaël